La prise en charge d’une plaie nécessite une parfaite utilisation des différents dispositifs médicaux indiqués en fonction des phases de cicatrisation. Les pansements primaires et secondaires sont des matériels essentiels mis à la disposition des professionnels pour soigner des plaies aigües et chroniques.
Généralités
Dans un rapport d'évaluation des pansements primaires et secondaires datant de 2007, la Haute Autorité de Santé (HAS) met à la disposition des professionnels de santé (infirmiers, médecins…) l'ensemble des informations nécessaires à la prescription, la classification et l'utilisation des différentes typologies de pansements. Également qualifiés de « techniques » ou « d'avancés », les pansements primaires sont mis en contact directement avec la plaie, à la différence des pansements secondaires qui, eux, servent à fixer et/ou à maintenir les premiers et gérer les exsudats. Toutefois, certaines familles de pansements techniques assurent les deux fonctions à la fois. Les pansements hydrocellulaires, hydrogels en plaques adhésives et hydrocolloïdes en font partie.
Les pansements primaires

Les pansements primaires sont indiqués dans le traitement des plaies aigües (brûlures, morsures, abcès, gelures, dermabrasions…) comme plaies chroniques (ulcères de jambes, plaies diabétiques, moignons d'amputation, escarres…).
Cette catégorie de pansements se décline en une large gamme de modèles dont les indications vont différer. La HAS précise que le choix du type de pansement primaire employé doit reposer sur « une analyse clinique de la plaie. Sauf conditions strictement définies de délégation de compétence à l’infirmier, permettant de garantir la qualité du suivi, la prescription doit être réservée au médecin ou à un infirmier titulaire d’un diplôme universitaire Plaies et Cicatrisation ».
Les différentes catégories de pansements primaires sont :
- Les pansements hydrocolloïdes : composés de (CMC) carboxyméthylcellulose sodique et de polysaccharides, ces pansements sont majoritairement indiqués pour les plaies chroniques sans distinction de phase et pour les plaies aigues et chroniques peu exsudatives.
- Les pansements hydrocellulaires : constitués d’une couche micro-adhérente (siliconée par exemple) en contact direct avec le lit de la plaie et la peau péri-lésionnelle. Ces pansements ultra-absorbants sont indiqués pour les plaies chroniques ou aigües sans distinction de phase.
- Les pansements irrigo-absorbants : Ces pansements référencés dans la famille des hydrogels sont préconisés pour les plaies en phase de détersion et de granulation. Ils n’appartiennent pas à la famille des Hydrocellulaires à Haut Pouvoir d'absorption (HPA) et sont référencés dans la famille des hydrogels dans la nomenclature de la LPPR.
- Les pansements hydrogels : majoritairement composés d'eau, ils sont destinés à assurer l’hydratation des plaies chroniques en phase de détersion.
- Les pansements Hydrocellulaires HPA (à Haut Pouvoir d'Absorption) : préconisés pour les plaies chroniques exsudatives, en phase de détersion et de granulation. On distingue 3 grandes familles :
- Les pansements alginates : dotés d'un fort pouvoir d’absorption et de propriétés hémostatiques, ces pansements sont indiqués à la fois dans le traitement des plaies chroniques en phase de détersion et des plaies hémorragiques.
- Les pansements en fibres de carboxyméthylcellulose : constitués de fibres non tissées de carboxyméthylcellulose (CMC) pure, ils sont indiqués pour certaines plaies aigües sans distinction de phase.
- Les pansements en fibres de PVA (Poly Vinyl Alcohol / Alcool polyvinylique), sont prévus pour être utilisé sur un large éventail de plaies exsudatives.
- Les pansements à base de charbon actif : ces pansements techniques sont créés pour adsorber les odeurs des plaies par adsorption physique des molécules malodorantes sur la couche de charbon. Ils sont principalement indiqués dans le cadre des plaies cancéreuses, les ulcères d’étiologies diverses et les plaies traumatiques et chirurgicales malodorantes.
- Les pansements interfaces : dotés d'une adhérence faible, ces pansements sont préconisés pour les peaux fragiles (épidermolyse bulleuse congénitale) et pour la fin de cicatrisation ou les plaies aigues comme les dermabrasions.
- Le tulle gras reste une solution utilisée pour le soin des plaies. Il permet la cicatrisation de la plaie en favorisant la régénération du tissu de granulation et de l'épithélium et empêche le pansement d'adhérer à la plaie.
Les pansements secondaires
Depuis l’arrêté du 16 juillet 2010 relatif à la modification de la procédure d'inscription et des conditions de prise en charge des articles pour pansements, les professionnels de santé ne peuvent plus superposer deux pansements primaires.
Utilisés sur un pansement primaire afin de le maintenir, le recouvrir ou le protéger, les pansements secondaires sont des dispositifs médicaux répondant à la directive européenne 93/42/CEE.

Dans son rapport d'évaluation, la HAS dresse une liste des pansements secondaires :
- les pansements secondaires adhésifs ;
- les films adhésifs semi-perméables ;
- les pansements adhésifs stériles avec compresse intégrée et support adhésif au pourtour ;
- les compresses stériles de coton hydrophile à bords adhésifs ;
- les dispositifs non adhérents ;
- les compresses stériles absorbantes non adhérentes ;
- les compresses stériles non tissées ;
- les compresses stériles de gaze hydrophile.
Les recommandations relatives au type de pansement secondaire à préconiser restent à ce jour très peu précises. Le choix devra donc être effectué par le prescripteur ou le pharmacien selon le type de pansement primaire utilisé, le volume de l'exsudat, la localisation de la plaie ou encore l'état de la peau péri lésionnelle.