Ma carrière dans le domaine de la désinfection a démarré au bon moment. C'était en 2009 et la grippe aviaire mexicaine battait son plein. Pourtant mon histoire commence huit ans plus tôt.
Ma douleur
En 2001, une infection nosocomiale a marqué ma vie pour la deuxième fois. Mon père, âgé de 57 ans à peine, a succombé à une bactérie de type streptocoque A à Gram-positif.
Deux ans auparavant, il s'était battu contre l'infection et avait réussi à la surmonter. Il souffrait de cardiomyopathie de stade 4 et avait survécu à 12 arrêts cardiaques. Il n'avait plus la force physique de se battre.
En tant qu’ancienne infirmière, je n’ai rien pu faire mais je me dis qu'une bonne hygiène des mains aurait permis d'éviter l'infection. J’en parle en tant que soignante ayant traité des patients atteints d’infections similaires.
Un tournant dans ma vie
Trois ans plus tard, mes filles se sont retrouvées piégées seules avec ma mère mourante.
Après le décès de mon père (et mes problèmes de santé personnels), ma mère avait insisté pour que je sorte passer du temps avec des amis et des proches. Elle était tellement heureuse d'être grand-mère. Lors de cette soirée, ma mère est décédée. Avec elle, mes filles de presque deux et trois ans voulaient qu'elle soit jolie et l'ont habillée avec des vêtements de poupée, des jouets et des accessoires. C'est ce que la police m'a dit lorsque je suis rentrée à la maison. La cause de sa mort : streptocoque hémolytique du groupe A, une bactérie « carnivore ».
Mes deux filles également porteuses du streptocoque A de même type ont immédiatement été mises sous antibiotiques.
Comme vous pouvez l'imaginer, j'ai vécu dans une bulle pendant les cinq années suivantes, le chagrin et la culpabilité m’ont isolé. Mais en tant que fille, maman et infirmière, je me devais de faire bouger les choses.
Ma passion
On dit qu'il y a deux versions d’une même histoire. Eh bien, mon histoire des soins de santé en compte trois. Commençons par mon expérience personnelle du système de soins. Honnêtement, j'ai été confrontée à un réel défi.
Tout d'abord, le problème cardiaque de mon père qui lui fût fatal, avait au départ été diagnostiqué en tant qu’hyperventilation. Quelques années plus tard, un fœtus de 13 semaines a dû être retiré de ma trompe de Fallope. J’avais fait une grossesse extra-utérine. En cause : le dispositif contraceptif intra-utérin mal placé par mon médecin avait perforé mon utérus.
Puis ce fût le tour de ma mère.
Elle avait contracté une pneumonie. Le médecin a sous-estimé ses douleurs thoraciques et son insuffisance respiratoire les mettant sur le compte du stress et de la fatigue suite à son veuvage.
L'autopsie a confirmé la pneumonie et la présence de la bactérie Strep A dans le sang. La pneumonie a été fatale pour son système immunitaire déficient.
Malgré tout cela, d’un autre côté, sur le plan professionnel, j’avais encore confiance dans le système de santé.
Dans un hôpital universitaire pendant sept ans, j'ai travaillé comme infirmière dans le service de dermatologie et d'oncologie. Même si je n'étais pas Florence Nightingale, la pionnière des soins infirmiers modernes, je m'efforçais d'améliorer la vie des patients. Puis, je suis finalement passée à la partie commerciale des soins de santé pour me concentrer sur la vente de dispositifs médicaux. J'ai rejoint l'équipe HARTMANN en 2009. Ironie du sort, j'avais été retenue pour un poste dans deux autres divisions, mais en acceptant celui en désinfection, pour moi, la boucle était bouclée.
Aujourd'hui, mon travail quotidien consiste à éduquer, sensibiliser et à faire en sorte que les hôpitaux et cliniques disposent de solutions et d’informations nécessaires pour lutter contre les infections nosocomiales et les micro-organismes multirésistants.
Chacun devrait avoir une telle leçon de vie mais évidemment sans mes expériences tragiques. Ces évènements ont eu un impact considérable aussi bien sur le plan personnel que professionnel mais bizarrement ils m'ont permis de trouver ma voie.
La troisième facette de mon histoire est la passion que j’ai pour mon travail.
Je suis passionnée parce que fille de patients, maman et patiente moi-même. Chaque expérience a nourri ma joie de vivre dans le travail. C'est le mélange de souffrances et d’objectifs qui a donné un sens à ma vie. En effet, que serait la vie sans douleur, sans efforts et sans larmes ?
En 2018, HARTMANN célèbre son 200ème anniversaire. Nous publions une série d'articles consacrés aux contributions de nos employés et de nos partenaires aux progrès en matière de soins de santé, ainsi qu'aux tendances et aux enjeux qui concernent les systèmes de soins de santé que nous servons.